Le pont départemental à Estaing sur le Lot
[lo pònt d’Estanh]
« Tout au long du Moyen Âge, Saint-Jacques-de-Compostelle fut la plus importante de toutes les destinations pour d’innombrables pèlerins venant de toute l’Europe.
Pour atteindre l’Espagne, les pèlerins devaient traverser la France, et les monuments historiques notables qui constituent la présente inscription sur la Liste du patrimoine mondial étaient des jalons sur les routes qu’ils empruntaient. »
Lettre de notification de l’UNESCO adressée au gouvernement français le 29 décembre 1998.
Au début du XVIe siècle, François d’Estaing, évêque de Rodez, accorde des indulgences à ceux qui aideront financièrement à la construction de ce pont favorisant des relations de paix et permettant aux voyageurs (pèlerins, marchands) de circuler. L’ouvrage est placé sous la protection de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs (oratoire del Cap del Pònt, béni en 1524).
La statue de son fondateur, le Bienheureux François d’Estaing, a été érigée en 1866 au milieu du pont, ainsi qu’une croix en fer immortalisée par le joaillier Henri Lesieur.
Architecture
Réalisé en schiste et en dolomie, le pont est de facture gothique.
Il comporte 4 arches brisées identiques de 16 m de haut et de 10 m de large.
Les arcs de tête sont à double clavage ou à double rouleau complet.
Des becs protègent les piles en amont. Elles remontent jusqu’en haut du pont où elles forment des refuges.
La croix qui orne le pont a inspiré le joailler parisien Henri Lesieur (1908-1978) pour créer un bijou en 1958.
Cette croix est caractéristique de la technique employée par les grands ferronniers du XVIIIe siècle.
Elle est composée d’un enchevêtrement de fers plats formant des lignes qui se croisent et un motif répété 5 fois : une fleur à 4 pétales incluse dans un cercle.
Une croix en forme de X décore la croisée des bras.
Enfin, une fleur de lys agrémente l’extrémité des branches.
La légende le dit évêque régionnaire d’Auvergne, auréolé de nombreux miracles accomplis de son vivant.
En sa présence, des aveugles recouvraient la vue, des boiteux marchaient sans peine.
Appelé auprès du Pape, il serait mort à son retour, en 621, en faisant étape à Estaing. Le culte de ses reliques, attesté depuis le XVe siècle, fait d’Estaing un jalon important sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Chaque premier dimanche de juillet, une procession accompagne le dais qui abrite la chasse et les reliques de Saint-Fleuret, dont le buste est représenté ci-dessous.
C’est l’occasion de bénir le pain et le sel qui protègent la maison et le bétail.