La section du Chemin de Saint-Côme-d’Olt à Estaing
[pel camin romiu roergàs]
Les 17 kilomètres de Saint-Côme-d’Olt à Estaing sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial au titre du Bien culturel « Les Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France ». De même que la partie de l’itinéraire entre Nasbinals et Saint-Chély-d’Aubrac (17 km), le chemin entre Saint-Côme-d’Olt et Estaing est un des jalons exemplaires de ce que pouvait être, autrefois, l’itinéraire suivi par des pèlerins.
Cinq autres portions de l’itinéraire du Puy-en-Velay, la via podiensis, dans le Lot, le Gers et les Pyrénées Atlantiques, illustrent la route suivie par les pèlerins durant le Moyen Âge. 71 ponts, édifices religieux ou hospitaliers, situés dans 13 régions, sont également inscrits depuis 1998 sur la Liste du patrimoine mondial au même titre.
Ils sont des jalons sur les routes empruntées par les jacquets.
Ils témoignent des aspects spirituels et matériels du pèlerinage durant le Moyen Âge. Ces routes sont de nos jours ouvertes comme des sentiers de randonnée. Depuis les années 1990, ces itinéraires sont parcourus par un grand nombre de cheminants aux motivations culturelles ou spirituelles.
L’UNESCO, le patrimoine mondial
« Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées
les défenses de la paix ».
Ellen WILKINSON, ministre de Grande Bretagne lors de la séance inaugurale de l’UNESCO.
En 1945, le monde se réveillait du cauchemar de la guerre.
Le 16 novembre, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) était créée par le concert des nations.
Son objectif : construire la paix dans l’esprit des hommes à travers l’éducation, la science, la culture et la communication, le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion.
L’action de l’UNESCO en faveur du patrimoine mondial sert cette cause. L’inscription sur la Liste du patrimoine mondial consiste
à identifier, protéger et préserver, à travers le monde, le patrimoine culturel et naturel considéré comme ayant une valeur universelle exceptionnelle pour l’humanité. Sa perte serait irremplaçable.
On compte actuellement près de 1 000 « Biens », dans 160 pays, inscrits sur la Liste du patrimoine mondial, dont 38 situés en France.
Saint-Côme-d’Olt / Espalion / Estaing
Cette partie de la vallée du Lot revêt un intérêt paysager remarquable, malgré l’urbanisation importante d’Espalion. Rive droite, les versants bien exposés sont essentiellement calcaires. Ils ont permis l’implantation de la vigne, élément majeur du rituel eucharistique, dans une zone très avancée dans le Massif central. Rive gauche, les pentes, où s’arrête l’ancien plateau céréalier du causse Comtal, sont marquées par de nombreuses formations volcaniques.
La plus importante, celle de Roquelaure*, est une coulée basaltique qui s’allonge en crête sur plus de deux kilomètres. L’alternance géologique est spectaculaire, avec la présence de galets et d’alluvions, de rougiers, de Causses et de zones schisteuses [segalars], créant une grande diversité de végétation et de pratiques agricoles qui interfèrent sur l’habitat traditionnel.
Cette voie a été empruntée par les voyageurs et les pèlerins qui ont bénéficié d’un axe de communication facile sur cette partie de leur périple. Les édifices romans qui le jalonnent (église de Perse, église de Saint-Pierre-de-Bessuéjouls) et les ponts [pònts romius] sur le Lot à Espalion et à Estaing, en témoignent.
* Cette coulée de lave, aujourd’hui en inversion de relief, montre à sa périphérie
de spectaculaires éboulis nommés à tort « coulée de lave » sur les panneaux
d’information touristique. Le nom local est clapas de Thubiès.